Histoire

LA PRÉHISTOIRE

 

Toute la vallée de la Vienne fut habitée au moins depuis le paléolithique inférieur (-300 000) et un coup de poing roulé fut trouvé en 1947 « dans une exploitation de sable et de cailloux, située près de la Vienne, au droit du bourg de Nouâtre ».

Plus près de nous, au néolithique récent (-3500), le peuplement se renforce, comme le montrent les très nombreux mégalithes de la région. À Nouâtre, seule subsiste la Pierre Fitte, citée sous le nom de Petra Fixa (Pierre Plantée) dans la charte 4 du cartulaire de Noyers et située aux Maisons Rouges.

 

La protohistoire, période située « avant l’histoire » et allant de -3000 à -500 (correspondant à la fin du néolithique et aux âges du cuivre, du bronze et du fer), est bien représentée à Nouâtre, avec des vestiges révélés par les photographies aériennes, notamment des cercles indiquant des fossés à la Fontaine, blanche, près des Maisons Rouges, ainsi qu’une nécropole au lieu-dit la Grippe (Noyers).

 

Par ailleurs, le docteur Michel Camboulives, maire de Nouâtre de 1971 à 1983, possédait une épée de l’âge de bronze, qui avait été trouvée dans la Vienne en 1958, un peu en aval des Mariaux (Marcilly) ; la lame était sectionnée en en son milieu et la poignée, en bois ou en os, avait disparu mais ils restaient trois rivets de bronze. 

L’ÉPOQUE GAULOISE

 

À l’âge du fer, les Turons s’installent dans la région et y ont laissé quelques traces, notamment une hache en fer de 40 cm, découverte lors de la construction du premier pont en 1932 ; il y avait aussi une exploitation rurale aux Arrentements (Les Maisons Rouges) ; en 1972, Phillipe Delauné y avait déjà ramassé de nombreux fragments de tuiles et de céramiques noires et, de 1973 à 1976, Jacques Dubois y avait photographié des traces correspondant à des fossés. Les fouilles faites lors de la construction de la LGV ont confirmé cette existence et ont permis la découverte de plusieurs objets dont une faisselle en fer prouvant qu’on y fabriquait déjà du fromage.

L’époque gallo-romaine

Les voies : les photographies aériennes et les fouilles archéologiques ont montré qu’il y avait, à l’époque gallo-romaine (du 1er au 4ème siècles après JC), dans la région de Nouâtre, plusieurs voies, dont la plus importante allait de Limoneux(Poitiers), oppidum gaulois des Pictons, jusqu’à Caesarodunum (Tours), ville fondée à la fin du 1er siècle avant JC par l’empereur Auguste. Cette voie principale existe toujours : c’est un large chemin bien tracé et bordé de fossés, qui passe près de la Pierre Fitte puis sur le territoire des Maisons Rouges, où il y avait vraisemblablement une tuilerie, comme l’indique l’ancien lieu-dit appelé La Varenne d’Embrée (du latin imbrex = tuile). Une partie de cette voie a été découverte récemment par le Service de l’Archéologie de département d’Indre-et-Loire (SADIL) à l’occasion des travaux de la LVG. Sur le territoire actuel de la commune de Nouâtre, la voie franchissait le Biez (connu aussi sous le nom de Réveillon) à la Grippe, puis continuait par les actuelles rues Allée Romaine, Guy de Nevers, Saint-Jean-du-Bois et rue de Talvois. Elle se prolongeait ensuite en direction de Pouzay par le GR48, qui passe à côté de Talvois puis à côté de Chenevelles, maintenant à cheval sur les communes de Nouâtre et de Pouzay. Dans Nogastrum, sans doute au niveau de l’actuelle rue du Vieux Lavoir (anciennement Chemin Vicinal n° 12) une bifurcation conduisait, d’un côté, à un gué sur la Vienne, dont les pilotis ont été vus lors de la construction du premier pont, un peu en amont du pont actuel et qui donnait la possibilité d’atteindre la rive gauche, où passait une voie qui, partant de Dangé-Saint-Romain, se dirigeait vers Condate (Candes-Saint-Martin) et, de l’autre côté, vers Malliacum (Maillé) et Arciacum (Sainte-Maure-de-Touraine).
L’agglomération : c’est vraisemblablement l’existence du gué sur la Vienne, qui a donné naissance à l’agglomération de Nogastrum (voir ci-après Le moyen-âge).En aval du gué, à un endroit que les cartes actuelles appellent toujours « le port de Nouâtre », bien qu’aujourd’hui il n’y ait plus là qu’une ou deux barques, un port accueillait les bateaux naviguant sur la Vienne. Au-dessus de ce port, une luxueuse villa possédait des thermes, dont une partie fut découverte lors de fouilles effectuées à la fin du 19èmesiècle, qui ont aussi mis à jour des poteries et des moules permettant la confection de figurines par des potiers dont les fours devaient se trouver à proximité.

Bien attestées par les photographies aériennes et par les découvertes fortuites, il y avait diverses habitations et une nécropole (ou « cité des morts »).Les vestiges de ces habitations ont été vus, notamment à la Croix d’Argenson, aux Coutures (où une fosse a livré plus de 8 kg de déchets métallurgiques issus d’une activité de forgeron, au Moulin du Temple et au Clos du Bourg (aujourd’hui Espace Coluche), où s’élevait un vaste bâtiment, peut-être une auberge destinée à accueillir les voyageurs empruntant la voie gallo-romaine, comme peut le faire supposer la découverte de très nombreux tessons de vaisselles noires à pâte fine trouvés lors du creusement des fondations du gymnase Marie-Amélie Le Fur, ainsi qu’aux Cristallières (Noyers), où de la céramique commune et sigillée a été trouvée.

La découverte d’objets votifs et de nombreuses poteries, dont certaines contenaient des cendres, a prouvé qu’il y avait, au lieu-dit Nardugeon, une importante nécropole, qui accueillait les inhumations et les restes des crémations. Cette nécropole, comme de coutume, était située un peu en dehors de l’agglomération et à proximité de la voie gallo-romaine.

Le temple (la Pierre du Faon) : ce monument n’est attesté par aucun document mais on en déduit son existence à partir du toponyme « la Pierre du Faon », qui n’a jamais été expliqué de façon satisfaisante. En effet, ce toponyme se retrouve à Marcé-sur-Esves, près d’une ancienne voie, où se trouvent encore les vestiges d’un temple gallo-romain. Or, en latin, le temple se dit fanum. Il est donc possible qu’à l’origine ce toponyme était « la pierre du fan » et que, le mot « fan » n’étant plus compris, il ait été modifié pour devenir « la pierre du faon ».

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